forumphilo
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
forumphilo

Forum dédié à la philosophie et à l'aide aux devoirs (dissertations et commentaires de textes).

Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Vous n'êtes pas connecté. Connectez-vous ou enregistrez-vous

Commentaire de texte : David Hume

2 participants

Aller en bas  Message [Page 1 sur 1]

chupa chups



Bonjour , j'aimerai savoir si quelqu'un pourrait m'éclairer sur la thèse défendu par l'auteur , Hume , ainsi que de dégager ses arguments car comme vous pouvez le constater je suis vraiment nulle en philosophie et en plus de ça ne comprend pas grand chose à ce texte... Si quelqu'un pourrait m'éclairer ...
Voici le texte :


Aussi longtemps que les actions ont une union et une connexion constantes avec la situation et le tempérament de l’agent, même si nous pouvons en paroles refuser de reconnaître la nécessité, nous devons en réalité admettre la chose. Or certains peuvent peut-être trouver un prétexte pour nier cette union et cette connexion régulières. Quoi de plus capricieux que les actions humaines ? Quoi de plus inconstant que les désirs de l’homme ? Existe-t-il une créature qui s’écarte le plus largement non seulement de la droite raison mais aussi de son propre caractère et de sa propre disposition ? Une heure, un moment suffisent pour le faire changer d’un extrême à l’autre et renverser ce qu’il a établi au prix de la plus grande peine et des plus grands efforts. La nécessité est régulière et certaine, la conduite humaine est irrégulière et incertaine. L’une ne provient donc pas de l’autre.
A cela, je réponds que, en jugeant des actions des hommes, nous devons procéder à partir des mêmes maximes que quand nous raisonnons sur les objets extérieurs. Quand les phénomènes sont en conjonction constante et invariable, ils acquièrent une telle connexion dans l’imagination que cette dernière passe de l’un à l’autre sans aucun doute ni hésitation. Mais, au-dessous [de ce degré de certitude], il y a de nombreux degrés inférieurs d’évidence et de probabilité et ce n’est pas une unique contrariété d’expériences qui détruit entièrement tout notre raisonnement. L’esprit soupèse les expériences contraires et, ôtant le degré inférieur du degré supérieur, il procède avec le degré d’assurance ou d’évidence qui reste. Même quand ces expériences contraires sont d’un poids égal, nous ne supprimons pas [pour cela] la notion de cause et de nécessité mais, supposant que la contrariété ordinaire provient de l’opération de causes contraires et cachées, nous concluons que le hasard ou l’indifférence se trouve seulement dans notre jugement en raison de notre connaissance imparfaite, non dans les choses elles-mêmes qui sont dans tous les cas également nécessaires, même quand elles ne nous semblent pas constantes et certaines. Aucune union ne peut être plus constante et certaine que celle de certaines actions avec certains motifs et certains caractères et, si, dans d’autres cas, l’union est incertaine, elle ne l’est pas davantage que ce qui arrive dans les opérations des corps. Nous ne pouvons rien conclure de l’une de ces irrégularités qui ne s’ensuive également de l’autre.

Prof


Admin

Bonjour,

Ce texte n'a rien d'évident. Il est consacré au problème de la liberté. Les actions humaines sont-elles le résultat de causes ou bien sont-elles totalement éloignées de toute nécessité ?
Dans le premier cas, on peut dire que l’action humaine est tout aussi nécessairement déterminée qu’un événement physique (ex : qu'une pierre qui tombe lorsque je la lâche).
Dans le second cas, cela veut dire que l’homme est libre de choisir une action ou son contraire, indépendamment de toute nécessité (certains auteurs définissent ainsi le libre-arbitre).
Ca c'est la problématique du texte. La thèse de Hume est que les actions humaines sont le résultat de causes, comme n'importe quelle autre chose.
De même qu’en physique, on considère que les événements sont le résultat d’une cause (ex : la prise d’un poison est cause de mort), de même il y a un lien de causalité entre les motifs des actions humaines et les actes volontaires. Cette liaison est tout aussi régulière et uniforme que celle qui se trouve entre la cause et l’effet en physique.

Le premier paragraphe examine la thèse contraire (l'inconstance humaine comme preuve de l'inapplicabilité de l'idée de causalité à l'action humaine). Le second paragraphe montre que les mêmes règles d'explications doivent s'appliquer aux actions physiques et aux actions humaines. C'est pourquoi Hume écrit : " en jugeant des actions des hommes, nous devons procéder à partir des mêmes maximes que quand nous raisonnons sur les objets extérieurs".

Il y a une ironie du texte car Hume est sceptique. Et il a écrit dans d’autres textes que le concept de nécessité ne peux pas être prouvé, simplement postulé (ce qui signifie qu’on ne peut pas avoir de certitude absolue). L il répond à ses adversaires que certes, quand on analyse l’action humaine, il y a des cas où la causalité peut être mise en doute ; Mais pas plus qu’en physique, où pourtant, ces mêmes auteurs ne mettent pas en doute la notion de causalité. Il y a une incohérence des adversaires de Hume sur ce point.
La position de Hume est qu’on ne peut pas fonder absolument la certitude de la causalité, simplement la postuler, que ce soit en physique ou en morale.

Bon courage, et n’hésitez pas à poser des questions.

https://forumphilo.forumactif.com

Revenir en haut  Message [Page 1 sur 1]

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum